Sites Osirisc et Osirisc +
La démarche OSIRISC est expérimentée sur plusieurs territoires-pilotes initialement désignés auxquels se sont ajoutés des territoires qui ont volontairement adhéré à la démarche. Collaborer avec les collectivités territoriales permet à l’équipe scientifique de tester la validité, la faisabilité et la robustesse des indicateurs proposés et de disposer des données des collectivités pour remplir certains indicateurs, notamment de gestion. En contrepartie, les collectivités profitent davantage de l’outil en disposant du jeu d’indicateurs produits pour les autres composantes (aléas, enjeux, représentations) pour leur territoire afin d’améliorer leur gestion des risques côtiers, et, à terme, suivre leur trajectoire de vulnérabilité. En parallèle des échanges et actions menées sur les territoires, l’équipe scientifique s’est aussi entourée d’un comité de suivi réunissant d’autres EPCI, des services de l’Etat et organismes scientifiques.
La CLCL et AQTA sont inclus dans le projet OSIRISC+ dans la continuité de l’Appel à Manifestation d’Intérêt régional portée par la Conférence Régionale de la Mer et du Littoral (CRML) de Bretagne (DREAL Bretagne, Conseil régional de Bretagne, accompagnés par le Cerema) qui leur avait permis préalablement de travailler sur la thématique des risques côtiers. Ces sites font aussi l’objet d’un travail de longue date en direct avec l’UBO. Le PNRGM, l’UBO et l’UBS ont en effet signé une convention de collaboration scientifique en 2014. Des communes de la CLCL font l’objet d’un travail à l’interface science-gestion entre l’UBO et des communes pour le suivi de leur trait de côte depuis une 15aine d’années. Ces collaborations de long terme sont sans aucun doute un des éléments de la confiance mutuelle ayant permis de travailler ensemble rapidement dans le cadre d’OSIRISC+, et de succès du travail avec les collectivités.
Sites-pilotes
Les sites pilotes ont été initialement sélectionnés du fait de leurs caractéristiques (aléas, enjeux), propices à l’étude des risques côtiers et de la volonté de collaboration des collectivités locales.
Le projet OSIRISC a ainsi porté son attention première sur deux territoires littoraux sélectionnés en fonction de critères géomorphologiques (côtes d’accumulation et côtes d’ablation), d’exposition aux aléas (érosion et submersion), d’enjeux exposés, des types de gestion pratiquée, mais aussi en fonction de l’existence de relations entretenues avec les gestionnaires lors de projets précédents : le premier secteur est le littoral de Combrit-Île-Tudy dans le sud du Finistère (précédemment inscrit dans le projet COCORISCO). Dans ce cas, le littoral bas, formé d’accumulations sableuses (cordons, dunes) préservant le polder de Combrit partiellement urbanisé constitue un territoire à risque d’érosion et de submersion particulièrement sensible, posant de nombreux problèmes de gestion. Le deuxième est localisé hors région Bretagne, sur le territoire de Dieppe, territoire côtier soumis également aux aléas érosion et submersion. Dans ce cas, les objectifs étaient : 1) de disposer d’un secteur de côte à falaises rocheuses à évolution rapide (non représenté en Région Bretagne) voisinant avec des zones submersibles en milieu urbain dense ; 2) d’établir des liens avec le projet RICOCHET (Evaluation multirisques de territoires côtiers en contexte de changement global : https://anr.fr/Projet-ANR-16-CE03-0008) porté par l’antenne normande de LETG à Caen ; et 3) de tester et démontrer la transférabilité des principes et outils d’OSIRISC sur des territoires déjà dotés d’un observatoire du trait de côte afin de développer, au-delà de la seule observation des aléas et des risques côtiers, une observation portant sur les trajectoires de vulnérabilité des territoires côtiers (Le Coq, 2018).
Le projet OSIRISC+ a permis d’accroître les territoires d’investigation et d’expérimentation en Région Bretagne. Deux autres territoires ont ainsi rejoint la démarche engagée en Région. Le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan (PNR-GM), qu’une convention de partenariat scientifique lie à l’UBO et l’UBS depuis 2014 pour travailler sur les sujets scientifiques d’intérêt commun, a immédiatement répondu favorablement à la demande de l’équipe OSIRISC/OSIRISC+. En effet, le PNR-GM, lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt de la DREAL « Approche prospective pour une gestion intégrée du trait de côte sur deux territoires expérimentaux en Bretagne », développe une démarche autour de la gestion intégrée du trait de côte depuis 2016 en bénéficiant d’un accompagnement méthodologique de la DREAL Bretagne et des DDTM. En accord avec le PNR-GM, l’EPCI AQTA (Auray-Quiberon-Terre-Atlantique) a répondu favorablement à la demande du projet OSIRISC+. Les communes concernées sont Locmariaquer, Pluneret, Saint Philibert, Auray, Crac’h. Par ailleurs, la Communauté de Communes Lesneven Côte des Légendes, elle aussi lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt de la DREAL, a une politique très volontariste dans la gestion des risques côtiers avec l’embauche, en 2018, d’une chargée de mission risques côtiers qui travaille de façon très étroite avec l’équipe scientifique. L’adhésion aux principes et aux propositions d’échange et de collaboration à l’expérimentation OSIRISC/OSIRISC+ a été rapidement conclue.
Sur ces territoires, des échanges et expérimentations des indicateurs ont été menés. Les chargés de mission et des élus des EPCI ont mobilisé du temps et des moyens techniques pour travailler de concert.
Intégration de territoires supplémentaires
Au cours du développement des travaux, d’autres EPCI ont souhaité s’impliquer plus fortement dans la démarche : le Pays Bigouden sud (au-delà des seules communes de Combrit et de l’Île-Tudy) et le Pays fouesnantais, le Département du Finistère (partenariat Litto’Risques) et les communes finistériennes de Plouhinec et Plouguerneau.
Le PAPI d’intention littoral Sud-Finistère (de Penmarc’h à Concarneau, soit 12 communes des Communautés de Communes Pays-Bigouden-sud, Pays Fouesnantais et Concarneau-Cornouaille-Agglomération) a ainsi inscrit OSIRISC comme une de ses actions. Les chargés de mission collectent et transmettent des données permettant d’alimenter les indicateurs pour ces territoires sur lesquels le travail de collecte de données n’était pas initialement prévu dans OSIRISC et OSIRISC+. Les données donnent lieu à des indicateurs, disponibles via la plateforme OSI.
Le Département du Finistère est le seul département breton ayant un chargé de mission risques côtiers, montrant ainsi sa volonté forte de travailler sur cette problématique. Le Conseil départemental travaille à l’interface des scientifiques et de collectivités (EPCI et communes) afin de faciliter et d’opérationnaliser l’utilisation d’outils et de méthodes à des fins de gestion locale. Les échanges entre l’UBO, le Cerema et le Conseil départemental du Finistère ont, à ce propos, conduit ces trois organismes à élaborer une convention de partenariat pluriannuelle visant à faciliter le travail conjoint dans une optique opérationnelle et à faciliter l’accès à l’expertise scientifique pour les EPCI finistériens. Cette convention qui prend le nom de Litto’Risques, a été signée publiquement le 23 mai 2019 à Guisseny. Cette convention a d’ores et déjà conduit à inclure dans les territoires expérimentaux les communes de Plouhinec (2019-2020) et de Plouguerneau (2020-2021). Le partenariat prévoit l’extension de ses actions et de la démarche du projet OSIRISC/OSIRISC+ à l’ensemble des EPCI côtiers du département, en particulier avec une charte d’adhésion incluant la participation et l’information des indicateurs de l’observatoire OSIRISC.