En tenant compte de ce lien entre les personnes et un environnement donné, le travail des chercheurs en sciences humaines (les ethnologues, les psychologues sociaux ou environnementaux, les sociologues…) est d’identifier ces représentations ou prises de position face au risque. Ancrées dans des expériences personnelles et sociales, ces représentations sont, pour les individus, des manières de concevoir le monde qui les entoure. Elles permettent aux personnes de comprendre et d’interpréter leur environnement, de savoir ce qu’il est convenu de faire ou de ne pas faire, de dire ou de ne pas dire. Ce sont leurs réalités des objets, des événements, des situations, leur perception des choses. Aucune de ces réalités n’est supérieure à une autre, aucune de ces réalités n’est plus « vraie » qu’une autre, chaque réalité est simplement différente d’une autre.
En rapport aux risques côtiers, comprendre cet entremêlement de réalités, c’est accéder aux sens, aux significations de ces risques pour les personnes concernées. C’est aussi comprendre pourquoi certaines personnes préfèrent construire des ouvrages de protection (digues…) alors que d’autres préfèrent démolir et reculer les habitations, c’est comprendre pourquoi certaines personnes sont inquiètes face aux risques alors que d’autres ne s’en préoccupent pas.
S’intéresser aux « gens » et pas uniquement aux « grains de sable », c’est accepter, qu’au-delà des aléas et des enjeux, il existe une multitude de points de vue fondés face au risque côtier et que le meilleur moyen d’y faire face est de les appréhender.