Sur Plonévez-les-Flots, les possibilités de relocalisation de constructions sont strictement limitées par la loi « littoral » d’une part, et par le PPR d’autre part. Par ailleurs, les propriétés du Conservatoire du littoral sont inaliénables et la vocation agricole des terres des maraîchers âprement défendue par le syndicat agricole et la Safer.

Dans cette configuration, le maire et le conseil municipal sont partagés pour se lancer ou non dans des études de faisabilité de la relocalisation du lotissement et du camping. D’un côté, cette solution permettrait de ne plus avoir sur la commune de population dont la vie pourrait être menacée par un évènement météo-marin exceptionnel, de l’autre cette option ferait perdre à la commune des habitants principaux (des jeunes couples dont les enfants vont à l’école) et le camping, une activité économique porteuse d’emplois et d’attractivité. Le pire n’étant jamais sûr, alors que la perte du lotissement et du camping seraient programmées par la municipalité elle-même, le maire est tenté par le statu quo.
En outre, il semble que le problème de l’acceptabilité sociale du retrait soit un obstacle majeur à cette option anticipatrice. Suite au drame de Xynthia, des habitants de plusieurs villages de Charente-Maritime ont manifesté pour défendre leur position : rasez non, endiguer oui (Sud-Ouest, 11/04/2010). Ceci amène à ne pas négliger une composante fondamentale de la vulnérabilité : la perception des risques (Becerra et Peltier, 2009 ; MEEDDM, 2010 ; Meur-Ferec et al., 2011). Ancrée dans les représentations sociales, liée à l’attachement au lieu, à la sensibilité aux risques, à la mobilité, aux capacités de mobilisation, etc., c’est un facteur essentiel de la compréhension et de la gestion des risques côtiers (Peretti-Watel, 2003 ; Becerra et Peltier, 2009 ; Flanquart, 2012 ; Hellequin et al., 2013).