plage en bretagne

Synthèse de la vulnérabilité des enjeux aux aléas côtiers

L’analyse de la vulnérabilité des territoires exposés aux risques littoraux doit s’appuyer sur l’identification et la hiérarchisation des enjeux qui s’y trouvent localisés. Différentes catégories d’enjeux peuvent être distinguées :

  • Les enjeux opérationnels, qui doivent être recensés en vue de la préparation des actions de prévention et d’intervention ;
  • Les enjeux humains qui, par leurs caractères « non négociables », doivent faire l’objet d’une hiérarchisation basée sur l’analyse de leur vulnérabilité ;*
  • Les enjeux matériels qui peuvent faire l’objet d’une description, y compris en termes monétaires pour certains d’entre eux. Ces estimations peuvent servir pour l’analyse des bénéfices associés à un plan de gestion du risque ou pour l’évaluation des dommages ex-post.

Les données de référence disponibles (RGE, cadastre) fournissent un cadre approprié pour l’identification, la cartographie et la caractérisation de ces différentes catégories d’enjeux. Cependant, pour leur conférer une valeur opérationnelle dans le cadre de la gestion des risques côtiers, le caractère générique de ces référentiels, de même que leur échelle ou leur fréquence de mise à jour, imposent d’en compléter la description sur le terrain et auprès des organismes compétents. L’exemple de l’évaluation de la valeur des biens immobiliers montre ainsi que la disponibilité de telles données permet de mettre en œuvre des modélisations ne requérant qu’un minimum de complément sur le terrain pour en augmenter la pertinence.

D’un point de vue méthodologique, les incertitudes liées à l’exposition des enjeux aux aléas restent cependant importantes : choix des niveaux d’eau, qualité de la mesure et des jeux de données employés, propagation des erreurs dans les traitements. Les résultats obtenus pour la délimitation des zones exposées, comme pour l’évaluation de la vulnérabilité des enjeux doivent être exploités avec précaution.

Ainsi comme dans toute modélisation, celle de la vulnérabilité des territoires résulte d’un double compromis méthodologique et social :

  • compromis entre la précision de la description des enjeux, les référentiels choisis pour décrire les aléas et les incertitudes qui pèsent sur leur probabilité d’occurrence ;
  • compromis entre ce que l’on connait du risque en tant que croisement entre ces aléas et des enjeux difficiles à décrire exhaustivement, le niveau d’exposition consenti face aux risques côtiers et les moyens dont on dispose ou que l’on se donne pour y faire face.

Il est donc prudent de privilégier la simplicité des protocoles, sur la base de données de qualité éprouvée et d’accès aisé, afin de conserver intact le potentiel de transparence, de reproductibilité et de mise à jour des diagnostics. A cet égard, l’implication des usagers et des acteurs doit absolument être recherchée pour éclairer les analyses conduites sur les territoires considérés et prendre en compte les perceptions et les pratiques de gestion des crises afin d’éclairer les gestionnaires dans leur action.