déterminer les différents types d'enjeux pour éviter les risques cotiers

Quels types d’enjeux considérer?

Au regard de la littérature, notamment la documentation officielle, consacrée à la connaissance, à la prévention et à la gestion des risques, on peut distinguer huit types d’enjeux. Le tableau suivant présente de manière synthétique leur nature (objet, échelles et caractéristiques) ainsi que les sources de données pouvant être utilisées pour les renseigner. Certains relèvent d’un des types identifiés ci-dessous, d’autres de plusieurs types comme indiqué dans la colonne «objet».

Synthèse des enjeux, de leurs descripteurs et des sources de données (d'après Bodéré, 2012 et Plessis, 2012)

Ces types d’enjeux peuvent être rassemblés en trois grandes catégories :

  • des enjeux humains, liés à l’exposition des individus, dont découle une situation de mise en danger qui, parce qu’elle est considérée comme inadmissible, doit faire l’objet d’un traitement prioritaire. Elle repose sur la vulnérabilité particulière de certaines catégories de population, en fonction de leur âge et/ou de leur mobilité par exemple. Mais elle dépend également des situations, aménagements et équipements qui potentiellement par leurs caractéristiques sont susceptibles d’accroître la vulnérabilité des personnes à un aléa. On y intègre par exemple les bâtiments de plain-pied évoqués dans le guide PPR (MEDDE, 2014), l’absence de possibilité d’évacuation par le toit ou la distance par rapport aux lieux de refuge.
  • Les enjeux opérationnels, liés à la gestion de la crise, en situation (voies d’évacuation, sites refuges, infrastructures de secours et de commandement, activités ou établissements engendrant un risque supplémentaire ou « effet domino ») ou a posteriori (ressources en eau, accès à l’énergie, santé et salubrité, etc.).
  • Enfin, les enjeux matériels, pour lesquels on peut différencier des risques de pertes tangibles, directement mesurables par une valeur monétaire de l’objet endommagé ou le coût de sa remise en état, et les pertes intangibles, qui recouvrent tout ce qui n’a pas de valeur économique d’échange tel un écosystème, un espace récréatif ou un bien culturel. A ces derniers peuvent être associés des services écosystémiques, une valeur affective ou une valeur patrimoniale. Les pertes tangibles peuvent faire l’objet d’une hiérarchisation, en particulier par l’évaluation économique qui pourra intervenir dans le choix des politiques préventives et dans l’évaluation des dommages en vue de l’indemnisation. Au-delà de leur mesure en termes physiques, les pertes intangibles peuvent parfois être évaluées de manière indirecte par des variations de flux financiers associés à leur disparition. D’autres ne verront leur importance reconnue que dans le cadre du processus de concertation.

Pour sélectionner les enjeux les plus pertinents à retenir dans le cadre de la gestion des risques côtiers, on peut examiner le nombre de fois qu’ils sont cités dans les documents de référence existants, la nature des documents dans lesquels ils le sont, mais aussi – question de pragmatisme – la disponibilité de données les décrivant. L’engagement des acteurs locaux dans un processus participatif de détermination des enjeux à prendre en compte sera aussi un facteur de pertinence. Enfin, la fonction assignée à chaque type d’enjeux (champ « Objet ») dans le cadre de la gestion des risques côtiers doit également être considérée.