etablir-un-diagnostic-territorial-projets-risques-cotiers-universite-bretagne-occidentale

Pourquoi s’intéresser aux enjeux ?

Construction sociale par essence, l’identification et la hiérarchisation des enjeux repose sur l’analyse de leur vulnérabilité, au sein de laquelle on peut distinguer d’une part la vulnérabilité humaine, c’est-à-dire la mise en danger de la population exposée à un aléa, et d’autre part une vulnérabilité plus matérielle qui comporte des enjeux financiers et/ou patrimoniaux, et peut éventuellement faire l’objet d’une évaluation monétaire.

Selon Reghezza-Zitt (2012), la première n’est « pas négociable » : elle repose sur le principe de responsabilité collective, notamment celle de l’Etat et celle du maire « premier responsable de la sécurité des personnes » (MEDDTL, 2011). La seconde consiste à rechercher un « compromis, entre les avantages et les inconvénients des projets collectifs ou individuels de développement économique, urbain ou encore social qui impliquent une prise de risque » (Reghezza-Zitt, 2012). Si, en pratique, les deux formes de vulnérabilité sont souvent associées, ce sont des différenciations de ce type qui fondent la hiérarchisation des enjeux en appui à la définition de plans d’action.

Cette prise de risque est à la fois individuelle car chacun définit le niveau de risque qu’il est prêt à prendre et collective dans la mesure où elle doit respecter le « cadre général fixé à partir de principes éthiques et selon des modalités démocratiques » (Reghezza-Zitt, 2012).

L’ensemble s’inscrit dans des schémas de représentation des risques qui conditionnent fortement comportements individuels et action collective. Si la différenciation des formes de vulnérabilité peut faire l’objet de définitions générales, son évaluation ne peut se faire qu’au niveau local, chaque enjeu exposé aux aléas devant être contextualisé dans le cadre d’une analyse concertée, condition essentielle de sa pertinence et de son appropriation par les acteurs.